Morphisme (24)
la lumière en bouche
se craquèle
des phrases sur le sol
se frôlent
et se dispersent
sève nocturne
d’autant de déchirures
le lendemain
d’une traîne
sans lune parfois
ne te reconnaît plus
le soir
dépose mes visages
je la suis
autant que je suis elle
pion noir
des jeux de dames
la rue pousse vers moi
le sombre délié
des allures incertaines
je suis la brûlure
du sommeil
un corps fondu
pourfendu par l’espace
Morphisme (25)
ténèbres de la lumière
poing d’humeur noire
au silence serré
la blancheur dos au mur
forcée
au travail noir
respiration envoûtée
par ce rapide passage
cette mutation qui broie
pour en blanchir la nuit
je reste arqué
le destin immédiat venu là
aux lèvres du précipice
métamorphose ouverture
d’un monde
insecte sec et sombre
sur ses pattes de suie
je me dissipe dans la fumée
qui est celle d’un autre