Droit de cité (2)
Attitude altitude
Certaines villes naissent sont des couvercles, vivent sans faire grandir les hommes. Leur folie alors, leurs désirs et envies, leurs pensées, bourdonnent, pressés au plafond, l'air seulement créé par quelques feuilles écrites.
Mots vérin tissés, tendus, obstinés comme des troncs, bouillante sève nue à verdeur de langage. La force et la pression, la grandeur aiguisée frappent avec jeunesse la lourde finitude.
Droit de cité (2)
Tiré au sort
Des carrés noirs ou non sur une piste d'esprit joueur, réguliers comme des battements de coeur. Jeu de dames alors. Des carrés qui cachent, qui montrent, le centre vivant des sèves élancées.
Des carrés sur une piste d'esprit tueur, réguliers comme des coups de métronome. Jeu d'échec alors. Des carrés qui désignent, éliminent, le centre bientôt mort des sèves à nettoyer.
Droit de cité (2)
Tous les droits
Le fer, le rigide pour existence sans le songe ou le remord, le droit à la hauteur pris pour en trouer la Terre. Métal brillant, poli dans l'aigu du mépris, aimanté non aimant.
Les têtes d'hommes ferrées pour faire marcher droit, qui feront à leur tour marcher droit d'autres hommes et toutes les créatures; leur arracheront les élans de traverse, les courbes espérées, les étirements aux germes d'horizon. Un rigide qui fera plier la rondeur qu'il restera à chacun, mordra de son acharnement tranchant jusqu'à la sève du vouloir vivre.
Droit de cité (2)
A bras-le-corps
C'est une lourde respiration, un murmure en cage.
L'escalier comme la ville tourne la tête, scie jambe après jambe, sans regarder, sans mesurer la hauteur déjà présente des pertes et des lassitudes, des défaites et des renoncements, des claquements d'ouvertures, des pannes courantes qui courent et circulent en rues comme en vies, quand les bras sont déjà tombés d'eux-mêmes.
Immeubles à angles morts.
Un arbre dans le miroir, ses membres tronçonnés, ses frémissements sous le noeud coulant des blessures.
Droit de cité (2)
Le vrai du faux
Parfois dans la ville, perchés sur des barricades, des mots, des traits, lancent leurs images et leurs couleurs.
La vie réelle des hommes alors, des arbres, vole gaiement vers de brillants éclats imaginés. Mais le vrai de chaque jour, celui qui laisse la marque au front, rebâtit déjà dans l'ombre des existences à lourdes traînes.
Une mélancolie, de sa spirale lente, tourne alors le vide dans l'épaisseur des rues.