Zoom sur zoo
Amnésie
le béton psychiatrique s'étire en neurones
d'une cage crânienne
tombent les dents d'une liberté usée
ce jeu de vivre au bras des jungles mortes
ce jeu de vivre aux mains des coeurs secs
car
coupure
rupture
sa conscience défaite par les lianes rompues
l'Homme ne se souvient plus de rien
coule fièrement ses idées
en béton psychiatrique
Zoom sur zoo
la clé de sol
esprit fermé de part en part
écoute cède
mon chant roule des lumières vives
couleurs plein coeur dans sa rosace cible
vois sans freiner ou abattre
pousse tes dents de fer
au sourire d'espace libre
décroche par amour du soleil animal
une béance de ciel
aussi large qu'accueillante
allez allez
l'attente est fondation
de tout effondrement
Les morsures de la glace
Les morsures de la glace est intégralement publiée sous forme de carnet 25x20cm, 56p. Il comprend une nouvelle de SF/fantastique et 9 photographies. Edition limitée, chaque ouvrage est numéroté.
Vous pouvez le commander en me contactant à l'adresse mail jlbec@orange.fr ou par les messageries de FaceBook (compte Jean-Louis Bec) ou d'Instagram (compte @becjeanlouis).
Les morsures de la glace appartient au seizième groupe de séries. Il s'agit de nouvelles écrites en prenant appui sur un ensemble limité de photographies.
Pour avoir une vision complète de la démarche suivie dans ce blog, se référer à la page Démarche dans la colonne de droite.
Les morsures de la glace
Cette série comprend une nouvelle fantastique et un ensemble de photographies d'illustration réparties tout au long du récit. Seul un extrait est présenté ici.
L'eau grise du port clapotait avec impatience le long des murs de pierre. Les pneus où venaient s'appuyer les bateaux en fin de course ne cessaient de s'agiter et le bruit de leurs chaînes sur le granit donnait aux mouvements des courtes vagues une sonorité métallique.
Il neigeait doucement.
Le petit cargo s'était amarré le long du quai en fin de matinée et sa coque de fer se balançait depuis sur un rythme régulier, un peu comme un hachoir jamais rassasié.
Du quai, les échelles de ses bâtiments semblaient appeler le ciel.
Un homme sortit sur le pont et se pencha par-dessus le bastingage. Malgré la lumière déclinante du soir, troublée et ponctuée par la neige, il tenta de distinguer l'extrémité du port, les trains, les entrepôts. Les flocons virevoltaient autour de son visage avec une avidité d'insecte et il sortit de sa poche un bonnet qu'il enfonça sur sa tête jusqu'aux yeux avant de se pencher à nouveau par-dessus le garde-fou.
Il cherchait à distinguer une construction plus petite que les autres, à la géométrie particulière. Un parallélépipède à la base étroite mais haut de deux étages. Dès qu'il l'eut entr'aperçu dans la grisaille, il eut envie de crier "je suis revenu" mais la neige grignota ses paroles dans sa bouche. D'un pas glissant, il se précipita vers la passerelle.