Venue d'un visage (2)
Une langueur se coule parfois autour des songes, gangue d'eau verte où croisent mes regards. C'est une épaisseur d'univers aux passages ébauchés, une suite au long cours dans des découpes de miroir, une énigme télescopée d'images. Elle côtoie ta présence de ses multiples silences tranquilles.
Mon demi-sommeil poursuit sa trajectoire. Les yeux fermés furètent sous la ligne de flottaison, dans la démesure d'une marée d'ombres. Partout des choses se contorsionnent, des nuées sont balancées de visage à visage, des grains immenses se lancent des paquets de mer très salée, très sale, très salace; partout aussi des visions sans chemin creusent jusqu'à plus soif le tunnel de l'angoisse. Le demi-sommeil file. J'arrive bientôt, heureusement, tu sais.