Venue d'un visage (2)
Le rouge indépassable et l'arrêt forcément. Le sang bât son plein dans la couleur des regards, dans les craquements des pointillés du désir. Agitation et tout le tremblement de la gravitation élémentaire mais contenue de la fièvre. Nous, parce qu'il n'y a que nous, là, dans toutes ces petites éternités qui se suivent sans vouloir rien casser, en restons étrangement muets, étonnés, hésitants et profondément décidés.
Quelque chose me vient de la terre, un jaune clair issu du noir, un jaune maintenant soleil de l'empire des tunnels, du fer reptilien des galeries. Je suis emporté, serré dans mes liens amoureux tout neufs, ceux qui délient, ravivent. A l'intérieur file une sorte de train-machine, une grande tisseuse, un organe faussement digestif qui ne cesse de m'étonner et me séduire, fondateur d'un bonheur qui s'enracine. Je redeviens l'enfant se jouant de ses souterrains, de ses pulsions larvaires. Ma machine pulse, assemble, agrandit les images, son image surtout, son image seule, chrysalide émergente que ma lumière du jour polit de douceur.