Venue d'un visage (2)
La musique glisse sous les paupières ; la chaleur a ton prénom, la chaleur est un son à la pente très douce. Ailleurs, plus loin, la foule sans visage, la ville granitique qui ronge trop les ongles, un futur qui tend ses rails et résonne en creux quand le poids des choses reste le poids des choses, infiniment redites, infiniment posées, infiniment finies.
Toi, moi, nous traversons comme l'humanité traverse, en poussant comme nous pouvons les courbes de douceur essentielle, les courbes de douceur parfaites, celles de toutes les clartés et des souffrances restreintes, presque éteintes. Nous traversons. L'espace alors se défend de dire les distances.