Copains comme cochons
Mais globalement le cochon reste un animal trop facilement torturé. La raison évidente de ceci, nous en avons parlé, tient à l'ensemble de quelques propriétés propres à son organisme comme une croissance rapide, une nourriture de bas de gamme pour l'assurer et le goût de sa viande fortement apprécié. Mais, dans notre société, en parallèle de cet élevage, s'est développé à son encontre un ensemble de représentations négatives qui dérivent, et c'est là l'ironie de la chose, non de sa nature, de ses qualités (terme pris au sens le plus objectif du terme) mais des conditions dans lesquelles il est maintenu en détention.
Si à l'état sauvage ou bien soigné il apprécie dans certaines conditions les bains de boue qui sont pour lui une façon de nettoyer sa peau des parasites, il n'y a, logiquement, aucun rapprochement à faire entre la boue et les excréments. Cette confusion, les humains l'ont-ils faite ? L'ont-ils faite volontairement ? Les bains de boue ont-ils servi d'alibi à l'absence de nettoyage des cellules ? La boue, les excréments, sont-ils ainsi devenus une même saleté pour les humains, une saleté du même type ou bien l'absence de considération pour l'animal-machine est-elle seule responsable de l'état des enclos ?
Que ce soit l'un ou l'autre et sûrement les deux à la fois, ceci débouche sur la construction de représentations négatives pour le cochon : il est un animal sale. Un terme fort qui permet en retour de justifier le fait qu'il soit laissé dans ses déjections sans aucun doute, aucune culpabilité.