Droit de cité (2)
Lame noire
Dans la ville, yeux noirs de toutes les fenêtres aux mains qui bousculent. La soif monte à leurs regards, lame déjà nue.
Sur la peau d'identité déroulée par chacun de nous, l'effort, la lutte, la souffrance comme le tout premier bonheur, l'écrit éternel du vouloir vivre, le primitif essentiel où s'enroule et se déroule la vie.
La ville sait, apprend tout, prend tout.
Droit de cité (2)
Douceur brute
Parfois la ville se pose, la ville sait, s'impose, la ville accueille, berce, protège les ébauches, les élans, les lumières, les courants, les approches, les effleurements, les effusions, les frôlements, les douceurs, les serrements, toutes les pousses les plus menues des plus petits gestes et des grandes tendresses en attente.
La ville fait croître et tous y croit.
Droit de cité (2)
Domicile fixe
Sous le pont l'identité quitte sa photo et se retrouve nue. Sous le pont la solitude prend ses racines à son cou et demeure immobile. Sous le pont tous les sauts enjambeurs écrasent davantage. Sous le pont l'arche de pierres sourdes demeure sans colombe. Sous le pont tout le reste est toujours bien trop loin.
Droit de cité (2)
Trame
Un arbre s'étire avec hauteur. Un charme murmure, de bas en haut, le bas, le haut. Un charme à son filet qui quadrille nos regards de sa résille. Le haut, le bas.
Et là, tout au bord de la ville, de la route, le suivi de sa dernière couture dresse d'un seul coup le plan de l'évasion des songes.