La mécanique des arbres
verre filé
vivre vite
sans retenue pour retenir
le ciel
comme de vives vitres
loin d'un titre
c'est bien
la vue qui tambourine sous la peau des paupières closes
la reptation des lignes approche l'immobile
des têtes sous les eaux
vont et viennent de l'œil
repassent leurs regards
calmement allongés
des aventures parallèles
se dénouent se refondent
profondeur de surface
au toucher silencieux
un lien
tisse sa lumière
une ombre boit la tasse de ses grains noirs
je m'inscris au sein de ces longueurs languides
un souffle au dessin clair
ondule sur ma route
Morphisme (22)
dénivelé de grandes zones d’ombre
une vibration rampe
tend le miroir
signale
la tête souterraine
le glacé d’un trait saillant
flèche de nuit
dans le courant des veines
de longs murs m’encerclent
de leurs yeux noirs
plus tard
dans le crissement des ombres
je nagerai
jusqu’à sortir de moi
tranches de vie
le jour puise à la nuit ensevelie
le jour évanoui s’épuise en nuit
une fusion anti-personnelle
s’annonce parfois
lourdement fermée