droit de cite (2)
Droit de cité (2)
Trame
Un arbre s'étire avec hauteur. Un charme murmure, de bas en haut, le bas, le haut. Un charme à son filet qui quadrille nos regards de sa résille. Le haut, le bas.
Et là, tout au bord de la ville, de la route, le suivi de sa dernière couture dresse d'un seul coup le plan de l'évasion des songes.
Droit de cité (2)
Passé présent
Comme des trajectoires d'oiseaux étroitement encagés, des lignes de branches mutilées, les phrases blessées rebondissent, se nouent, révulsées, tournent en lasso pour ne rien attraper. La révolte résonne à plein mots dans cette boîte sans magicien où rien ne se transforme.
Le futur seul a disparu.
Droit de cité (2)
La roue tourne
Le temps se glisse vers les fleurs. L'innocence en apesanteur flamboie dans ses parfums. L'arbre, la jeunesse des êtres en devenir, croient savoir ce qu'ils attendent.
Ils n'imaginent pas ce qui peut les attendre. Des vibrations, des vrombissements de voix basses? Leur écoute, leur jeune mémoire printanière sont trop tendues par les vociférations butineuses et les bourdonnements sucrés pour percevoir la menace écrasante de la vie urbaine.
Droit de cité (2)
Attitude altitude
Certaines villes naissent sont des couvercles, vivent sans faire grandir les hommes. Leur folie alors, leurs désirs et envies, leurs pensées, bourdonnent, pressés au plafond, l'air seulement créé par quelques feuilles écrites.
Mots vérin tissés, tendus, obstinés comme des troncs, bouillante sève nue à verdeur de langage. La force et la pression, la grandeur aiguisée frappent avec jeunesse la lourde finitude.