morphisme
Morphisme (11)
aux êtres érodés
la nuit
monte les jours
comme une horloge
son poison à aiguilles
Morphisme (12)
possible regard arqué de villes sombres
le murmure clinique rampe
sur sa froideur
soudain
l’ailleurs s’en mêle
cambre l’hypersensible
je ne sais
l’invisible surprend
le jour est nuit comme les autres
insiste
tout est trop loin
d’une pensée déjà
ses grains de poudre noires
assombrissent les yeux
Morphisme (13)
nuit en décolleté
solarisée de tatouages
dessins d’obscurité
aux paupières fermées
le voile de ses ailes
resserre ses filets
battement
le cœur est de sang noir
le tempo incertain
la serre virulente
tranche rapidement
le pas sera franchi
d’un roulement de monde
Morphisme (14)
minuit
de sa frontière
enlace le veilleur
c’est le néant qui pense
l’étreinte qui éteint
d’un jour nerveux
bétonné de méandres
s’enterrent les matins
dans leurs matières grises
les petits jours tiennent
la tête
s’étirent sans grandir
le jour se dissipe
bouscule
la clarté chute
bascule
la mémoire creusée
se gave de ses ombres
j’abrite la nuit
de ma peau de goudron
dans le noir
que j'habite
chaque gouffre
a mon nom
