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La constance de l'éphémère

11 Juin 2022 , Rédigé par Jean-Louis Bec Publié dans #La constance de l'éphémère

collage : décor, 2019 ; personnages, 1900

collage : décor, 2019 ; personnages, 1900

Chaque regard donné à la mer s'échoue à mes pieds et délivre mes songes. Lianes vives aux images mouvantes, leurs écumes transpirent des vibrations profondes, des récits de passés malmenés et des calmes tronqués, des tempêtes jaillissantes et des mots envolés. Le sable dans ma main refuse de couler, me lie grain par grain à la rampe du vertige, au temps mordeur replié sur son axe ; et celui-ci me tient, ses pouces sur mes yeux.

Kaléidoscope fumant fusionnel de ma tête, pelote pressée de flous et de détails plein champ.

Extension sans limite des parcours oubliés aux images improbables.

Le roulis des époques diverses a rejoint mon souffle, ma dérive vivace s'effeuille vite ramure après ramure.

C'est dans ce tourbillon de mille vues qu'une, qu'une seule, me perce comme un couteau. Femme entrevue et glissant sur son calme, ta présence soudain met en fuite le monde et dans l'effondrement du ciel, de la mer et la chute du temps suspendu, tu me déchires d'un seul de tes reflets, me cloues d'un seul de tes regards.

Je m'écroule les doigts plantés dans mes veines jusqu'à l'os, malmenant mon fouillis organique à grand coup d'espérance pour recueillir, en saignant, quelques mots que tu aurais un jour prononcés par amour.

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