Le silence traversé
le ciel se creuse
la béance de la ville
s'aveugle de vestiges
le temps est d'une transparence épaisse
les murs se cognent à chaque heure
nudités érigées en recherche d'oiseau
ils attendent
attendent
sonnés par le départ des hommes
leur retour pavoisant du sensible
ce multiple des voix qui parle à la rue pleine
Le silence traversé
des voix partout tapies dans leur histoire
quelques points aussi suspendus en aveugle
des rues qui écartent infiniment les yeux
dévisagent la grande fin des hommes
ces hommes brisés au départ demeuré intact
parfois la lumière
souffle sur la ville
débusque de son flair
l'incandescence d'images anciennes
des vécus brûlants
de fonds de visions sûres
à la recherche de leurs yeux
murs rétines élevés
un battement d'images
observe sans parler
ce rythme absent
qu'est la ville muette
Le silence traversé
canine décisive
l'homme
sa mâchoire urbaine lui a fermé le coeur
cellule électrisée
dentée dans tout son univers
l'infiniment humain
le plus grand
le plus fragile
attend vainement
tout désir ouvert pour un bleu de fenêtre
mental gyrophare dans son trou enflammé
un vertical têtu
a étiré les têtes entre les mains
sentiments sédiments
perdus
posés en grands ensembles fous et nus
les dés jetés là
jeu noir et blanc
de la vie et de la mort des hommes
vie et mort de la ville